Galerie Marie-José Degrelle
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Sylvia Lacaisse
Allers et retours
ligne du 16 septembre au 22 octobre 2011

Ils reviennentCette exposition Allers et Retours présente une sélection d’œuvres de Sylvia Lacaisse réalisées entre 1982 et 2011.

Dès 1981, Sylvia Lacaisse réalise une série de sculptures de grand format, dominée par deux thèmes, l'arc et la barque.
Tantôt bruts, tantôt maquillés de couleurs précieuses ou frustres, le symbole génère la série.
« Bricolé » dirait-on à l'aide de quelques matériaux de fortune qui semblent  lui donner une apparente fragilité, une instabilité, un sentiment d’éphémère, le radeau de Sylvia Lacaisse rend hommage à  Géricault,  et se dresse comme un espoir face au drame humain  qui se joue au quotidien.
A partir de 1989, Sylvia Lacaisse se rend à plusieurs reprises en Guyane Française et pratique d'étranges échanges avec une femme d'origine amérindienne, des perles de verre colorées achetées au BHV à Paris, contre des têtes de piranhas naturalisées. Et le troc, une bulle contre un crâne, va se poursuivre durant des années, et des centaines de fragments d'animaux, de  têtes de piranhas, d'aymaras, d'iguanes, de macaques, de toucans  vont petit à petit envahir l'espace de l'atelier.
Ces formes sont autant de signes, de cibles, de succession d'éléments, que tel un entomologiste, l'artiste ordonne,  range, classe d'une manière déterminée sans se douter que cette nouvelle organisation est encore plus inquiétante que celle existante à l'état naturel.
Pendant ce temps à 8000 kms, une femme enfile des perles de verre sur de longs fils à pêche, pendant que l'artiste décide elle, d’ aligner les têtes sur des tiges métalliques, émergeant du mur la ligne d'Aymaras ,  les dispose dans un équilibre fragile, dernier envoi,  les  rassemble sous des signes forts, Chemin de croix, les démembre, les recompose et  les plante sur des pics de bronze, 9 portraits, Conversations, ou encore les dispose moulées en cire en forme de point d'ironie.
Depuis l’an 2000 Sylvia Lacaisse dans la série Images du monde joue avec les icônes, les signes et le langage unissant les formes distinctes de violence de la propagande politique et des médias.
De cette série, Images du Monde,  sont présentées ici quatre œuvres, Kenya – Chine n° 1 – Chine n°2 – Pace .Des objets qui les constituent (machettes – moulages d'après un antique - portraits en papiers découpés – yeux modelés..) on devine qu'il ne s'agit pas d'une vaine boutade, d'un caprice métaphysique  mais d'une nécessité vitale.

A l’évidence l’œuvre de Sylvia Lacaisse se nourrit d'échanges, de rencontres, de jeux, elle accumule moult objets, documents, images, impressions, sons, témoignages..., leur faisant subir des déformations, compressions, étirements traduits dans  une matière naturelle, ou chimique.

Ces dernières œuvres 2011, Ciel ! illustrent parfaitement  cette transformation complexe. Depuis des années l'artiste rapporte de ses différents voyages des vues du ciel, s'apparentant plus à des photographies touristiques que des œuvres photographiques.
Mais face à ce travail solitaire  elle va à nouveau impliquer des amis, puis des amis d'amis, qui eux mêmes vont contacter d'autres amis, et des centaines de clichés lui parviennent par mail, qu'elle va imprimer sous forme de cartes postales, en superposant d'autres images tirées de son répertoire personnel. Ce ne sont plus des images du ciel disposées les unes à côté des autres mais autant de portraits d'hommes et de femmes installés quelque part sur notre planète qui nous font un petit signe. Cette installation parle des autres et s’adresse aux autres,  et gageons qu’elle n’est pas prête de s’achever là.


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Sylvia Lacaisse          

 



Hermès, ou plus précisément, une partie physique et symbolique du héros de la mythologie grecque : son pied droit muni d’une sandale ailée. La question qui se pose immédiatement au spectateur est la suivante : Hermès prenant son envol ou Hermès se posant ? Il est difficile de trancher, le dilemme est parfait, le sculpteur ayant choisi de garder le mystère ; on ne peut que constater un mouvement figé dans la pierre, on ne peut que deviner deux tendances possibles, l’une ascendante et l’autre descendante. Hermès donc entre grâce et pesanteur, entre ciel et terre. Hermès, le plus salutaire des dieux, posé dans un équilibre éphémère sur une pierre et se livrant pour une poignée de secondes à la curiosité du voyageur dont il est le dieu protecteur. La plaque de verre, peut-être une évocation de la mer et du voyage, apaise la matérialité brute de la pierre et accentue la spiritualité du corps. Hermès, le dieu danseur, saisi dans un geste fugitif par l’intuition de l’artiste.


Olivia Bianchi, docteur en philosophie



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